L’histoire de Grâce, ma petite-fille adoptive
Voilà, après quelques mois de silence, je reviens avec quelques articles qui j’espère me feront pardonner cette période, nécessaire parce que j’avais besoin de prendre du recul. Je reviens à mes premiers amours, mon sujet de prédilection, les enfants. Et je commence par un sujet controversé mais toujours d’actualité : l’adoption d‘enfant.
Image à la une : Silhouette de Mohamed_Hassan
Grâce, un enfant désiré
Alors laissez- moi vous raconter comment, après mes 6 beaux petits enfants, nous sommes tombés sous le charme de ma dernière petite fille, qu’on appellera Grâce, au point de l’adopter complètement, corps et âme.
Quand l’idée d’adopter met la « famille » mal à l’aise
Je ne vais pas vous raconter les circonstances ayant abouties à cette merveilleuse « naissance » dans la famille, mais je vais plutôt faire un petit partage sur ce sujet.
Il y a 20 ans de cela, quand mon fils cadet, le dernier donc, rentrait dans sa 12ème année, l’idée d’adopter un bébé, garçon ou fille peu importe, mais un bébé qui serait à nous, m’a accaparée l’esprit pendant au moins 2 ans. Il y a eu au moins 2 occasions de pouvoir réaliser cette envie mais aucune n’a aboutie. Je me souviens à l’époque, en détail, de la réaction de mes « proches » , alors que mon mari et mes enfants étaient aussi enthousiastes que moi.
Mise à part les airs réprobateurs, voilà quelques réflexions donc entendues à l’époque de la part de ces proches :
-Mais t’es devenue folle ou quoi ? tu penses à tes enfants ? et leur héritage quand tous les 2 vous ne serez plus là, tu y as pensé ?…
-Adopter un bébé ? quelle idée bizarre… tu es encore en âge d’en avoir un avec ton mari non ?…
– T’es sérieuse ? ma chère tu as vraiment le don de nous faire marcher : adopter ? ahahah
– Dis donc, tu ne lis pas assez les faits divers on dirait, tu sais que c’est très dangereux. En général, ces enfants inconnus qu’on fait rentrer dans la famille deviennent les propres bourreaux ou les meurtriers de leurs parents adoptifs
-Ah , un bébé adopté, pourquoi pas? Essaies juste d’en trouver un qui ressemble à tes enfants …
…et j’en passe
Grâce, mon petit amour
Quelques années plus tard, mon premier petit fils est arrivé, chamboulant toutes nos habitudes et comblant surtout cette envie de materner qui s’est réveillée en moi , ou je dirais plutôt qui ne m’a presque pas quitté depuis ces années. Premier petit fils , suivi du second, du troisième etc , et je n’ai presque plus pensé à cette idée d’avoir un enfant qui n’est pas à moi mais qui deviendrait le mien .
Avec mes petits- enfants que je vois tous les jours ou au moins régulièrement, je croyais que j’étais comblée.
Mais quand j’ai rencontré Grâce pour la première fois, j’étais étonnée de la force de mes sentiments pour cette petite inconnue de quelques jours, maigrichonne, la peau foncée de crasse, avec les cheveux tout ourlés, plaqués sur sa fontanelle par un excès de sébum , emmaillotés dans des chiffons sales qui lui servaient alors de lange. Je l’ai tout de suite aimé, je ne voulais plus m’en séparer. Après un bon bain et un biberon qu’elle n’a pas fini, je l’ai mise dans notre lit entre nous, mon mari et moi. Pendant un mois, je l’ai couvé, me réveillant toutes les 3h pour la changer et lui donner le biberon. Elle est devenue, rapidement et complètement, l’une de mes petits-enfants.
J’aimais déjà, j’aime et j’aimerais toujours des enfants
Et j’ai compris que les liens crées entre parents et enfants adoptés sont tout aussi forts, sinon plus que ceux entre parents et enfants naturels. Plus parce que voulus. Plus, peut-être que pour certains enfants dont la venue n’était pas vraiment « désirée » parce que ce n’était pas le bon moment ou tout simplement parce que les parents n’étaient pas vraiment prêts pour accueillir un autre enfant….
Après cette merveilleuse expérience que j’ai vécue il y a presque 1 an maintenant, mon cœur s’est ouvert plus , si je puis dire parce que, aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours adoré les enfants, mais je suis devenue encore plus sensible aux enfants, à leur détresse, à leur demande d’affection , leurs rires et leurs pleurs. Et depuis, sans distinction, que ce soit mes petits -enfants, ou ceux de mes proches, les enfants de l’église, les orphelins de l’orphelinat à qui je rends visite quelque fois, jusqu’aux enfants des rues, les enfants trouvent « grâce » à mes yeux, dans mon cœur. Je les aime et ils me le rendent bien, et je sais qu’il en sera toujours ainsi jusqu’à mon dernier souffle.
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